Le cas spécifique de l’inceste – 2
Partant des constats abordés dans le premiers articles sur le cas spécifique et dramatique de l’inceste, beaucoup de problème surgissent à l’âge adulte. une sexualité froissée, parfois étouffée, souvent insatisfaisante, source de méprise pour les compagnon.es de vie.
« Les conséquences de l’inceste atteignent l’ensemble de la vie des personnes qui en ont été la victime. Ces conséquences apparaissent également dans leurs relations avec les autres, y compris dans ses aspects les plus intimes. Pour une personne qui a été victime d’inceste dans l’enfance, homme ou femme, une relation amoureuse peut-être une expérience particulièrement complexe, voire douloureuse. », les éditeurs du site de l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste, l’AIVI lancent un débat sur le thème : « Vivre en couple après l’inceste ».
Ils posent les questions suivantes : « Est-il encore possible de faire confiance à l’autre lorsqu’on a été victime d’inceste ? Les victimes d’inceste ont-elles tendance à développer des relations de couple particulières ? La relation est-elle un danger, ou est-elle plutôt un espoir ? Quelle place peut ou doit prendre un(e) conjoint(e) vis à vis du passé d’une victime ? Quelle est la place des relations sexuelles dans la vie de couple d’une victime d’inceste ? … »Partant des constats suivants : « Les conséquences de l’inceste atteignent l’ensemble de la vie des personnes qui en ont été la victime. Ces conséquences apparaissent également dans leurs relations avec les autres, y compris dans ses aspects les plus intimes. Pour une personne qui a été victime d’inceste dans l’enfance, homme ou femme, une relation amoureuse peut-être une expérience particulièrement complexe, voire douloureuse. », les éditeurs du site de l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste, l’AIVI lancent un débat sur le thème : « Vivre en couple après l’inceste ». Ils posent les questions suivantes : « Est-il encore possible de faire confiance à l’autre lorsqu’on a été victime d’inceste ? Les victimes d’inceste ont-elles tendance à développer des relations de couple particulières ? La relation est-elle un danger, ou est-elle plutôt un espoir ? Quelle place peut ou doit prendre un(e) conjoint(e) vis à vis du passé d’une victime ? Quelle est la place des relations sexuelles dans la vie de couple d’une victime d’inceste ? … »
Les difficultés rencontrées dans la sexualité découlent du processus de gel des sensations et des émotions. Elles sont la conséquence d’une lésion située plus en amont. Celle-ci, nous l’avons vu est bien plus conséquente, globale et porteuse de blocages diffus et étendus. Ce sont les instances de régulation de la relation à l’autre qui sont altérées. D’une part, l’individu s’est construit sans modèle, d’autre part, sa propre image en miroir est endommagée. Tout le dispositif de reconnaissance et d’intégration des affects et des instincts est altéré car la personne a été trahie par son père et sa mère, donc par les porteurs des représentations primordiales pour la construction de la personnalité. Dans un premier temps, donc, c’est la capacité à faire confiance à l’autre qui est amoindrie, voire considérablement blessée. Faire confiance, c’est aussi se lâcher, s’abandonner en toute sécurité dans la relation. Il règne donc une certaine confusion dans la capacité à distinguer le bien du mal. La personne risque ainsi de se laisser piéger dans des situations les plus variées, des plus positives aux plus négatives.
Dans sa construction, la personne a dû user des sources d’énergie qui sont antérieures à celles qui s’appuient sur les parents comme supports de projections structurantes, vecteurs d’adaptations pertinentes à soi et au monde.
La conscience de l’individu ne pourra pas intégrer correctement les messages qui sont à l’origine des sensations et des émotions, ceux-ci se trouveront livrés à eux-mêmes, soumis à des forces archaïques et primaires. Nous serons donc souvent dans l’excès, de prudence ou, à l’inverse, d’animalité. Entre ces extrêmes on trouvera les comportements les plus variés.
Ainsi, les personnes les plus portées à trouver leur épanouissement grâce aux stimulations du milieu, chercheront, plus ou moins instinctivement, à se créer une expérience à travers des aventures variées et multiples, parfois les plus folles, comme si la conscience avait perdu une barrière, celle du discernement. On retrouve là l’impact de cette étrange désaffection du monde qui provient d’un manque de repères transmis par les parents.
Les personnes plus intériorisées se protègeront plus volontiers, car leur tendance naturelle les conduit à intérioriser d’abord, à agir ensuite. Comme la sexualité implique tout l’individu, ces personnes risquent de se retrouver isolées et solitaires.
Admettons que dans le cours naturel du processus d’évolution d’un enfant, l’éveil à la sexualité se fait, dans nos cultures, entre 13 et 16ans, précisément en même temps que l’apparition des émois caractéristiques de la période de l’adolescence. Ces émois, hormis quelques ajustements se retrouveront inchangés tout au long de la vie de l’individu.
Les transgressions et abus se produisent, le plus souvent, avant cet âge, quand l’enfant est entièrement sous la dépendance de la force de l’adulte. C’est donc avant même l’apparition des processus constitutifs de la sexualité adulte que se produisent les plus graves lésions psychologiques, sans oublier les lésions physiques qui altéreront également l’image que la personne aura de son propre corps.
C’est donc en amont de la sexualité que les problèmes de couple se poseront. Et nous retrouverons souvent ce même rapport à l’émotion, contenue, malvenue souvent et rarement dévoilée. Comme si la personne reconstituait le processus du viol quand elle est confrontée au dévoilement de son intimité. Consciente de cela, elle peut faire diversion durant de nombreuses années en masquant sa souffrance. J’ai rencontré des couples où la femme s’est confiée alors que tous ses enfants étaient majeurs et autonomes.
Plus grave encore, c’est le problème de la confiance en soi qui est altérée. L’atteinte à la dignité de l’enfant imprègnera la vie entière de l’adulte si aucune réparation n’est entreprise. D’où cette difficulté à se confier, parfois, la vie durant.