Quelle thérapie choisir ?

Les sources académiques nous présentent trois grands courants de psychothérapie dans le traitement de stress post-traumatique : psychodynamique, systémique, comportementale. On y trouve souvent associé un traitement pharmacologique. Les objectifs sont précis et répondent à la souffrance exprimée par les victimes : diminuer ou faire disparaître les signes de la répétition traumatique, l’hypersensibilité ou son contraire l’émoussement émotionnel ; améliorer les comportements d’évitement ; traiter les troubles comorbides – addictions, comportements extrêmes, etc.
On s’accorde pour dire que le traitement doit être précoce, structuré et cohérent, quant aux médicaments de référence, ce sont ceux des traitements antidépresseurs ou associés.

 Les thérapies cognitivo-comportementales

Les principes des thérapies cognitives et comportementales sont parfaitement codifiés ; évocation, description de l’expérience traumatique. Le sujet doit ensuite intégrer une technique particulière de relaxation ou proche puis apprendre et accepter de communiquer sur l’expérience traumatique et enfin traitement cérébral de l’information liée aux modifications d’attitudes et de comportement suggérées par le thérapeute.

Ce groupe de thérapies se fonde sur la théorie de l’exposition.
On expose le sujet à l’expérience traumatique en réel ou de manière imaginaire. Cette exposition a pour effet de sortir le sujet de son habitude de la peur qui conditionne sa vie.

La plupart des sources documentaires académiques s’accordent sur les différents principes ci-dessus. Elles ignorent l’évolution du facteur traumatique dans le temps et la valeur culturelle de cette évolution – valeur ethnique, religieuse, historique, etc.
Elles sont toutes orientées vers le symptôme selon les modalités bien repérables de l’académisme médical.

Le positionnement thérapeutique se fonde sur une représentation classique et moderne du monde : les virus, les bactéries et autres perturbateurs vivants, les traumas viennent gravement perturber la bonne santé de l’être et il s’agit de la retrouver, pourquoi pas, le plus vite possible.

L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing ou Intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires) appartient à cette classe de thérapie mais elle très mal considérée par les professionnels de santé français. Elle est cependant pratiquée dans tous les grands instituts outre Atlantique. L’EMDR, sous certains aspects, rejoint les thérapies psychodynamiques.

Les thérapies psycho-dynamiques

Ce courant repose sur l’existence d’une dialectique opérant entre la Conscience et d’autres facteurs dynamiques plus proches de l’émotionnel et de l’instinctuel. Citons par exemple La psychologie bio-dynamique de Gerda Boyesen. Selon ces modèles dynamiques, le sujet humain est constamment pris dans un mouvement permanent de facteurs d’influence. Le trauma en est un. Si l’on peut agir précocement le facteur traumatique peut e pas être intégrer à l’ensemble de la personnalité. L’on peut alors en atténuer considérablement le caractère toxique.

Par contre il sera plus difficile d’intervenir quand ce facteur se sera installé comme un complexe autonome qui s’enkyste dans l’ensemble de la psyché.
Le sujet devra peut à peu de détacher du lien que son esprit entretient avec le complexe autonome et il lui faudra du temps pour découvrir la source de ses souffrances à travers ses rêves et ses fantasmes.

Thérapies systémiques et stratégiques

Ce courant est, en première approche, très disparate et la présentation qui en est faite est sensiblement différente selon les auteurs. Comment associer l’hypnose, les thérapies familiales, les thérapies brèves, l’EMDR (eyes movement desensitization and reprocessing), les thérapies narratives, les thérapies provocatrices et les thérapies fondées sur des jeux ou des simulations (Jeux de rôles, psychodrame orienté action, etc.) ?

Elles reposent sur un fond commun, celui de la communication des êtres entre eux et de leur interaction au sein d’une histoire et d’un milieu. Autre facteur important, souvent oublié, la dimension historique ne se réserve pas seulement les zones du présent, elle propose également d’introduire un facteur d’anticipation voire de prévision. Les thérapies systémiques permettent à la personne de se représenter un futur possible, c’est ce qui va permettre à la pratique thérapeutique de dévoiler des nouveaux cadres de référence et d’élargir l’horizon de vie.

Ainsi l’hypnose eriksonnienne se rapproche bien plus de la transe des sociétés traditionnelles que de la présentation que l’on en fait souvent : sorte d’outil à remonter le temps et les souvenirs.

L’hypnose, telle que la concevait Milton Erikson, a pour objectif de faciliter un détournement de l’attention ordinaire vers des zones sensitives négligées ou ignorées. (Continuateurs en France : F. Roustang, M. B. Jacobsen)

Elle vise également à provoquer une dissociation élémentaire afin de laisser émerger spontanément des contenus psychiques que la conscience n’avait pas ou peu pris en compte.

L’association du thérapeute et de son patient est ici essentielle. Cette collaboration permet de faire émerger chez le patient d’autres formes d’alliance avec le réel que celles qu’il connaissait auparavant.

L’approche différenciée

Si l’on adopte une approche centrée sur la personne, le paysage change et se nuance. L’état émotionnel de la personne en un moment donné prend le pas sur l’importance du symptôme. On reviendra ailleurs sur la question difficile de la guérison et ce qu’elle pourrait vouloir dire…

L’approche différenciée est systémique, la vie d’un individu dépend de nombreux facteurs internes et externes. La distinction corps/esprit ne rend pas compte de cette globalité. Ainsi, certains symptômes de l’ESPT s’inscrivent dans le corps et si l’on n’y prend garde, ils échapperont à l’évaluation qui est notre première étape d’approche.

Si l’on y regarde de plus près on découvre que plusieurs approches thérapeutiques peuvent être mises en œuvre en synergie. De plus ces approches peuvent être très éloignées de territoire médical classique.

Nous avons précisé qu’il n’existe pas de distinction du corps à la psyché… certaines approches corporelles apparaissent justifiées à certains moments de l’évolution du facteur traumatique. Quand il s’avère impossible de mettre en mots ce que les viscères semblent vouloir nous dire, la danse, le geste peuvent l’exprimer.
À d’autres moments, la puissance émotionnelle est présente mais trop forte pour que des mots puissent rendre compte de celle-ci, l’Art-Thérapie, quelque soit le support – peinture, sculpture, voix, etc. – est alors le bon passeur…

On peut proposer une sorte de plan de résolution des problèmes

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