La définition des troubles psycho-traumatiques la plus communément admise concerne les séquelles des traumas violents tels que des attentats… Sous ce terme, on entend « toutes les conséquences psychologiques de la confrontation brutale d’un individu à une agression ou à une menace pour sa vie ou celle d’autres personnes présentes lors de l’agression. »
Ces troubles sont plus fréquents qu’on ne le pense et concernent entre 6 et 10% de la population. Les souffrances induites sont très invalidantes, parfois à vie. Par ailleurs, on ne sait pas dénombrer les personnes souffrant de troubles consécutifs à des conditions d’évolution dans un milieu professionnel, familial ou éducatif. Sur le terrain, on constate une augmentation certaine des demandes de soins et de la part de sujets de plus en plus jeunes.
D’autres types de violences quotidiennes voire invisibles sont à l’origine des troubles de stress pos-traumatique. Les violences individuelles et en particulier les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants sont aujourd’hui encore banalisées, bien qu’elles soient vécues comme stigmatisantes. Or ces violences laissent des séquelles très graves qui ont un retentissement sur le développement psycho-affectif des enfants. et des adultes qui les ont subies..
Il existe d’autre facteurs traumatiques moins bien pris en considération. Ils résultent d’un milieu générateur d’anxiété où la violence physique peut fort bien être absente : pression éducative, professionnelle, sportive, etc. Dans de telles circonstances le sujet doit lutter en quasi permanence pour adapter ses attitudes et comportements aux exigences du milieu. Le sujet perd peu à peu contact avec certaines émotions ou avec des attitudes jugées perturbatrices au regard de ce qui est demandé. Cette violence invisible a toujours été présente dans les sociétés humaines. Elle fut même probablement à l’origine de la « civilisation ». L’anxiété et même l’angoisse ont sans doute pu avoir des effets bénéfiques du point de vue de la survie au cours de l’évolution de notre espèce. Cependant les sociétés contemporaines conduisent de plus en plus à une aliénation de soi qui coupe le sujet de ses ressources émotionnelles et instinctuelles. Le système de régulation des émotions sera perturbé de manière plus ou moins durable et, par suite, sa capacité à faire face à des situations nouvelles. Sans compter le coût social de ces troubles, on se garde bien d’en chiffrer le montant.
Alors que l’anxiété passagère est normale et sans conséquence, l’inhibition de l’action dans laquelle nous place souvent une anxiété persistante produit des pathologies chroniques. L’anxiété chronique qui résulte d’une pression permanente finit par perturber les performances de plusieurs fonctions cognitives comme l’attention, la mémoire ou la capacité à résoudre des problèmes. Ces troubles chroniques impactent considérablement la structure de la personnalité.
Nous rencontrons de plus en plus souvent des personnes affectées par ces troubles. La vocation du CAVACS est d’accompagner précocément les victimes de psychotraumas. En effet, plus la prise en charge des signes et symptomes est tardive, plus longue sera la réintégration des fonctions de l’organisme.