Signes et symptômes de l’état de stress post-traumatique

Les symptômes de stress post-traumatiques peuvent se définire ainsi :

  1. Souvenirs indésirables et intrusifs ;
  2. Évitement et engourdissement émotionnel ;
  3. Troubles anxieux et augmentation de la susceptibilité émotionnelle ;
  4. Les troubles dissociatifs
  5. Les troubles organiques

Souvenirs indésirables et intrusifs

  • Récurrents, souvenirs pénibles indésirables de l’événement traumatique ;
  • Revivre l’événement traumatique comme s’il se déroulait à nouveau (flash-back) :
  • Cauchemars en lien avec l’événement traumatique :
  • Grave détresse émotionnelle ou des réactions physiques violentes en lien avec des faits ou événements qui vous rappellent l’événement

Évitement et engourdissement émotionnel

Les symptômes d’évitement peuvent inclure :

  • On évite de penser ou de parler de l’événement traumatique ;
  • Éviter les lieux, les activités ou les gens qui rappellent l’événement traumatique ;
  • On crée une sorte de mythologie de l’effacement de l’événement ;

Les changements négatifs dans la pensée et de l’humeur

Les symptômes de changements négatifs dans la pensée et de l’humeur peuvent inclure :

  • Les sentiments négatifs sur soi-même ou d’autres personnes ;
  • Incapacité à éprouver des émotions positives ;
  • Engourdissement émotionnel voire anesthésie ;
  • perte d’intérêt pour les activités qui plaisaient autrefois ;
  • Désespoir sur l’avenir et pensée morbides ;
  • Les problèmes de mémoire, y compris ne pas se souvenir des aspects importants de l’événement traumatique ;
  • Difficulté à maintenir des relations étroites et méfiance constante souvent rationalisée

Les changements dans les réactions émotionnelles

Les symptômes de changements dans les réactions émotionnelles (également appelés symptômes d’excitation) peuvent inclure :

  • Irritabilité, explosions de colère ou comportement agressif ;
  • Toujours sur le qui-vive, en garde contre un danger éventuel ;
  • Culpabilité ou honte écrasante, même dans les relations avec des relations lointaines ;
  • comportement auto-destructeur, boisson, drogue, mise en danger en voiture et autres circonstances ;
  • Problèmes de concentration ;
  • Troubles du sommeil ;
  • Crises de panique aigue ;
  • Facilement surpris ou effrayé ;

Les troubles dissociatifs

On citera ici le trouble le plus fréquent, bien que la communauté internationale en dénombre cinq au total. Une étude américaine a montré que 46% des personnes souffrant de PTSD souffrent de troubles dissociatifs :

  • Trouble de dépersonnalisation, la personne se sent détachée d’elle-même ;
  • Associé à une perte momentanée de sa propre identité (souvent associée à une crise de panique aigue

Troubles organiques et hormonaux

Certains troubles organiques et hormonaux apparaissent très rapidement, d’autres tardivement car ils résultent d’une désorganisation hormonale qui n’est pas prise en compte. Ce sont des maladies chroniques qui peuvent évoluer vers des atteintes d’organes. On citera ici les troubles immédiats facilement repérables, même par un praticien non averti :

  • Problèmes gastriques – fréquente évolution vers un ulcère ;
  • Problème intestinaux évoluant vers des intolérances alimentaires ;
  • Problème de peau, eczéma, psoriasis, allergies ;
  • Asthme, oppressions respiratoires ;
  • Tension musculaires occasionnant des contractures et/ou des problèmes de dos.

L’intensité des symptômes

Les symptômes du SSPT peuvent varier en intensité au fil du temps. L’intensité des symptômes de stress post-traumatique peuvent gagner en intensité dans de situations habituelles de tension (professionnelle, voyages, etc.), ou lorsque les sens sont activés par un déclencheurs liés à la situation du trauma ou qui la suggèrent même inconsciemment. Ces symptômes ne sont pas tous présents en même temps et heureusement pour les victimes mais ils peuvent se présenter en relation avec le contexte.
Par ailleurs ces différents troubles finissent par créer des nouveaux comportements et attitudes qui restreignent peu à peu le territoire de vie.
On notera également l’apparition fréquente de troubles des comportements alimentaires ou des troubles obsessionnels – tocs, rituels, etc.

Les déclencheurs

Un déclencheur est «une expérience qui déclenche une mémoire traumatique chez une personne qui a subi un traumatisme. » Le déclencheur peut ne pas être intrinsèquement violent ou dérangeant pour quiconque, il peut, par contre l’être pour la victime d’un trauma. Les déclencheurs sont toujours associés à un impact sensoriel, lequel peut demeure longtemps inconscient. Par contre la victime sera prise par l’émotion liée à cet impact sensoriel qui réveillera des couches profondes de la mémoire traumatique.

Il faut noter qu’en France la victime se verra souvent confronté à un réveil des déclencheur durant tout le temps des procédures d’instruction. C’est quelque chose d’habituel mais certains états, conscient du problème et soucieux de préserver les victimes ont mis en place des procédures de préservation des victimes. Ce qui n’est pas le cas en France où la victime est souvent traitée comme un être en suspicion. Ce que je nomme la deuxième peine ! Le plus souvent livrée à elle-même, la victime doit subir un véritable calvaire procédural ce qui conduit nombre de victimes à renoncer à toute procédure pénale.

Rêves, images et témoignages

Plusieurs auteurs, surtout nord américains ont produit des études sur le contenu des rêves et cauchemars liés à des traumas, sexuels, physiques, sociaux ou domestiques. (Deidre Barret, Trauma and dreams) Par contre la documentation sur les images intérieures est peu abondante. La plupart des auteurs spécialistes de la question soulignent le peu d’intérêt de la communauté scientifique pour ces phénomènes.

S’agissant des rêves on notera l’existence de phases successives dans la qualité et les contenus des rêves et cauchemars. En bref :

  • Immédiatement après le trauma ;
  • Dans le temps des premières tentatives pour surmonter les effets négatifs de l’événement ;
  • Dès les premiers temps de la cautérisation des blessures ;
  • Les rêves, voire des cauchemars qui annoncent la guérison

À distinguer cautérisation et guérison. La cautérisation est le processus de réharmonisation que l’organisme met en place pour préserver l’intégrité de la personne. Elle peut se mettre en place très rapidement mais ne signifie pas pour autant que la guérison est en bonne voie, voire qu’elle est possible. Beaucoup d’auteurs, parlant de résilience évoquent en fait ce processus de cautérisation. Il est d’ordre d’abord instinctuel, il peut ensuite, chez certaines personnes, devenir conscient et délibéré. Ce phénomène est spécifique à toutes les espèces animales. Il résulte en fait du pouvoir d’évolution des espèces.

La guérison par contre est le retour d’une réalisation possible des potentialités initiales, primaires de la personne sur un territoire de vie indemne de toute pollution par l’événement traumatique et par le prédateur. Pour l’instant, nos sociétés, fondées sur le souci de voir disparaître les symptômes de toute pathologie, on se contente de confondre cautérisation et guérison. Si bien que nombre de thérapies se fondent d’abord sur la disparition des symptômes. Or, si l’on est attentif aux contenus et à la qualité des rêves, on constate que, paradoxalement, quelque chose dans l’organisme qui ressemble à une instance méta personnelle n’est pas dupe de cette confusion.

Évolution de la gestion psychique d’un psycho-traumatisme sans souvenir, dans les rêves nocturnes :

L’Effraction

  •  » J’avance sur un chemin, je suis adulte. Je passe devant un enfant qui est immobile sur le côté du chemin, Il a la tête tournée sur le coté et un air triste, je continue d’avancer ( Je « passe mon chemin » en fait). Puis je pense que je ne devrais pas être indifférente à cet enfant, ce n’est pas correct et je retourne sur mes pas et lui demande s’il a besoin d’aide. Il tourne alors lentement la tête vers moi de façon à ce que je vois son visage: Il n’a qu’une moitié de visage, l’autre partie a été arrachée comme s’il avait reçu un éclat d’obus. C’est une vision d’horreur. Je ferme les yeux et mets les mains devant moi en reculant et en disant « Non! Meurs si tu es ainsi! ». Je suis terrorisée. L’enfant s’approche alors sans rien dire et dépose un baiser sur ma joue. »
  • « Je suis comme dans la réalité, là où je vis, dans le temps actuel. J’ai un trou dans la tête. Ce qui me rassure c’est que c’est un trou dans la boîte crânienne et que le cerveau n’est pas touché. Je me dis qu’il faut que je fasse très attention car c’est fragile et il faut que je me protège pour que rien ne vienne tomber là et blesser mon cerveau. »
  • « Comme dans la réalité, là où je vis actuellement. Il y a des intempéries , une partie du toit est abîmée et mon appartement, qui est sous combles risque d’être atteint . Je décide de réparer de suite en installant des bâches en attendant de faire appel à un professionnel. Celà est accessible et je m’en sens la force, et n’ai pas peur. »

Nous verrons comment les rêves traduisent pas à pas l’évolution de la personnes des premières phases du trauma jusqu’à une cautérisation de la blessure…
Comment également le rêve supplée la défaillance des facultés mnésiques et nous verrons également pourquoi, par quel mécanisme l’organe « rêveur » semble révéler une régulation autonome de l’organisme.

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