L’oubli, compagnon de la mémoire

Peu étudié, l’oubli fait pourtant partie de notre quotidien. Au premier chef parce qu’il est nécessaire. Quand on parle d’oubli on évoque d’abord le fait que la conscience a laissé de côté une information spécifique…
Sur le fond, nous ne savons pas ce que deviennent toutes les informations reccueillies dans  notre vie. Nous savons seulement que les organes des sens téléscopent tout ce qui passe à portée de leurs capteurs. Nous sommes à peu près sûrs que la Conscience fait le tri, de deux manières : un tri d’opportunité, un tri incontrôlé.

Opportunité quand nous décidons d’organiser nos activités en nous dotant d’outils qui allègent le fardeau de la mémorisation : organisation du travail, agenda, répertoire, etc.
Un tri incontrôlé quand nous oublions, par exemple ce que nous sommes venus chercher dans une pièce alors que peu de temps auparavant, dans l’autre pièce, cela paraissait évident.
Tri incontrôlé quand nous oublions des faits violents que nous avons subis. L’organisme se protège pour se reconstruire en dépit de ce choc. C’est un oubli post-traumatique qui va charger un coi de mémoire de tout ce qui concerne l’épisode traumatique. C’est la mémoire traumatique, concept inventé par Maurice Green, psychiatre new yorkais dans les années 80.
Voyons maintenant les différentes formes d’oubli telles que nous les présentent les neurosciences. Nous laisserons de côté les causes neurologiques pour nous intéresser uniquement aux causes psychogènes. Le lecteur verra que l’on sait, en fait, bien peu de choses sur la question

La théorie de l’entrave

L’inaccessibilité momentanée d’une information surviendrait en raison d’une perte momentanée des facteurs sensoriels qui lui sont liés. Il s’agit d’un manque de relation – métaphorique ou analogique – avec les acquis cognitifs ou d’une perte momentanée ou durable des indices de récupération. L’information stockée existe toujours quelque part dans la mémoire puisqu’à un autre moment, on peut tout à coup y avoir accès. De nombreuses techniques permettent de pallier ces déficiences.  

L’oubli motivé

Des mécanismes inconscients nous font oublier des faits déplaisants ou angoissants. La psychanalyse s’en est largement emparé. Pas sûr que les théories psychanalytiques soient valables au regard des anvancées des neurosciences.

L’interférence

Un fait est oublié parce que le souvenir d’un autre interfère avec celui-ci, ce qui en altére ou en détourne complètement le souvenir. On le découvre dans l’écoute des témoignages d’un événement. Certains témoins rapportent parfois des faits entendus ou vus dans d’autres circonstances que celles pour lesquelles ils témoignent.

Le trauma

Quand l’oubli résulte d’un trauma, ces trois théories peuvent être prises en compte. Les facteurs induisant l’oubli rendu nécessaire pour la préservation de la vie se cumulent. La durée plus ou moins longue de cette oubli lié à des événements traumatiques porte un nom : amnésie psychogène. Elle peut être associée à des épisodes de dissociations. Nous aborderons cet aspect dans un autre chapitre.

 

Je vous recommande la lecture d’un excellent article  de Jim Hopper : Recovered memory of sexual abuse, Jim Hopper.

 

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